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Picot Camille
21 janvier 2013

R&J Tragedy - Jean-Michel Rabeux d'après William Shakespeare

au MC93 Bobigny Théâtre

avec

Capulet: Hubertus Biermann

Roméo: Sylvain Dieuaide

Le Chanteur Lyrique: Vanasay Khamphommala

Tybalt: Nicolas Martel

Frère Laurent: Marc Mérigot

Juliette: Vimala Pons

Mercutio: Laure Wolf

 

Scénographe: Pierre-André Weitz

Musique: Seb Martel

Lumière: Jean-Claude Fonkenel

Son: Samuel Mazzotti

Assistanat à la mise en scène: Elise Lahouassa

Régie Général: Denis Arlot

Construction des Décors: Florent Gallier, Bertrand Killy, Fabienne Killy, Dominique Métais

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Le principe déjà, j'y adhère carrément, déconstruire Roméo et Juliette pour donner R&J Tragedy. Sans reprendre le livre, juste avec ce que Jean-Michel Rabeux avait conservé en mémoire de cette histoire que l'on connait tous (au moins dans les grandes lignes). J'ai dû déjà le dire mais j'adore quand on reprend un vieux classique bien poussiéreux pour en faire quelque chose d'autre. Parce que ce n'est pas seulement une histoire qu'on raconte sur scène, il y a des enjeux, des émotions, des actes. Je trouve qu'on perçoit mieux cette essence de la pièce quand le metteur en scène se l'approprie.

R&J, je ne vous fait pas de résumé de l'histoire, vous l'avez forcément croisé un jour. Commençons par la scène, la pièce se passe dans la grande salle Oleg Efremov du MC93. Vous passez par une petite porte qui vous amène sous les gradins. Pour ma part ça y est j'ai 8 ans et je suis partie pour l'aventure. Vous arrivé sur la scène où se trouve une sorte de citadelle, le voilà le théâtre. Un mouchoir de poche par rapport à la grande salle. Rien que ça et vous êtes déjà dans la pièce, assis dans cette arène.  Arène, oui car dans toute arène le sang va couler. A nos pieds, une bâche qui s'enlève avant le début de la pièce pour laisser apparaître la terre noire.

La scène d'ouverture nous présente l'atmosphère de guerre qui règne dans Vérone (ou pas d'ailleurs). Tout les acteurs sont vêtus de nuisettes blanches (modèle anti-sexe), Doc Martens au pied, cagoulé (parfois faites en sacs en plastiques, ce qui fait un assez joli bruit, attention les enfants ne faites pas ça chez vous, pas de sac en plastique sur la tête!). La rencontre de Roméo et Juliette a lieu dans ce carnage, rien avoir avec le bal. A mesure de la pièce les nuisettes blanches se salissent au contact de la terre et du sang.

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Ce que j'aime chez Rabeux, c'est avant tout sa liberté. Il se permet de prendre le temps, le geste peut dire plus que le mot. Par exemple tout le moment où Juliette lave le cadavre de Tibalt. Tout est dit. C'est long, mais ça fait partie de ses pauses nécéssaires, entre deux batailles. J'aime aussi la façon dont il alterne moment de poésie et de sauvagerie (Tibalt le sauvage face au poétique Mercutio). Il y aussi cette très jolie scène de sexe, très drôle, où les deux amants se dépucellent, avec tous ce qu'il y a de risque et de peur.  Il y a quelque chose de profondément animal dans cette adaptation. Mais de toute façon qu'est ce qui meut chaque personnage de cette histoire, si ce n'est des sentiments animaux comme l'amour et le meurtre. Roméo et Juliette, c'est comme le Titanic ou les Beatles, on connait la fin. Alors ce qui m'intéresse c'est de savoir où ça à merdé. Là c'est dès le début, et ça continue.

Hormis Roméo (qui est top niais et trop mou), les acteurs sont vraiment chouettes. Il y a vraiment une façon de "jouer Rabeux", que je ne retrouve pas ailleurs. Je ne saurai vous la détailler. Je crois que c'est le côté "jeu décomplexé", les comédiens mettent énormément d'eux-même dans leur rôle et on a du mal à les imaginer complètement autre que leur personnage. Vimala Pons incarne une magnifique Juliette. On voit la toute jeune fille de Shakespeare. Elle lui donne en plus un côté gouailleur et paumée que j'adore. En général j'adore toutes les héroïnes de Rabeux, parce qu'elles sont les petites filles que j'aurai aimé être. Un peu garçon manqué. Il y a aussi la magnifique voix de Vanasay Khamphommala, très androgyne. Et Marc Mérigot qui est un magnifique Frère Laurent.

Je vous met le lien du MC93 sur R&J et du figaro qui a détesté la pièce et dont la photo est tiré, histoire de pas faire de jaloux! Et celui là qui apporte quelques détails.

Si jamais vous avez l'occasion de voir une pièce mise en scène par Jean-Michel Rabeux, je vous le conseillerait. Rien que pour voir les liberté qu'on peut prendre sur un texte.

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