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Picot Camille
8 avril 2013

Les amants passagers de Pedro Almodovar

avec Javier Camara, Carlos Areces, Raùl Arévalo, Lola Dueñas, Cecilia Roth, Antonio de la Torre, Hugo Silva

espagne, 2013

md0

Suite à la déconcentration d'un employé de l'aéroport, le vol 2549 a un train atterrissage bloqué. Tous les passagers de la classe économique sont priés de garder leur calme à coup de cocktail drogué à leur insu. Out la classe éco. L'action se déroulera en classe affaire. Avec ces trois stewards gays, son commandant bi, son assistant hétéro mais qui doute et ses passagers tous plus ou moins allumé. Prenez donc un cocktail à la mescaline, attachez vos ceintures et accrochez-vous où vous pouvez.

J'adore Pedro Almodovar. Parce qu'il se permet énormément de choses. Et si vous suivez ce blog vous avez peut-être remarqué que c'est quelque chose que j'apprécie, la liberté de faire ce que l'on aime. J'ai apprécié de retrouver le Pedro des comédies satyriques. Sur ce terrain il est inimitable. J'ai aimé tous les personnages, tellement barrés qu'ils nous ressemblent au final. J'ai aimé la palettes de couleurs, la lumière, la photographie. Mais j'ai été un peu déçue.
Le scénario n'est pas des  mieux ficelé c'est vrai. A la limite, ça peut se camoufler. Non, ce qui m'a dérangé c'est plus l'action. Drogue, picole, sexe et révélations. Voilà ce qui se passe durant 1h30. Pedro m'avait habitué à plus de choix. Je ne me suis pas ennuyée mais j'aurai espéré un panel un peu plus grand des choses à faire dans un avion quand on va peut-être mourir et qu'on a alcools et drogues sous la main. "Faire l'amour dans les toilettes c'est tellement surfait quoi!". Après, comme dit ma prof de théâtre, nous sommes mués par deux pulsions, Eros et Thanatos, le sexe et la mort. Mais je pense qu'on aurait pu faire des choses un peu plus fofolles et différentes.
Les personnages sont extrêmement attachants. La classe affaire est composé en partie de salauds (l'escroc financier, la garce qui fait chanter les hommes puissants, le don juan brise cœur) qui se retrouvent victimes du destin. Chacun au cours du vol apprendra quelque chose sur lui-même. Que ce soit assumer ses erreurs, arrêter de mentir, communiquer de nouveau ou perdre sa virginité.
Les trois steward gay et le commandant qui est l'amant de l'un d'entre eux sont formidables. Il est rare de voir des personnages traité avec tant des respects. Même le côté "grande folle" passe avec Almodovar. Le couple que forme le commandant avec un des steward est adorable, emprunt d'une sincère tendresse. Aucun acte d'amour homosexuel n'est montré à l'écran, à la différence des hétéros qui se sautent dessus. Est-ce parce que le public est encore trop prude pour voir deux mecs s'aimer? Ou parce que Almodovar considère que l'amour, le vrai, ne doit pas être exhiber? A débattre.
Conclusion: Les amants passagers est un film jouissif. Allez-y si vous aimez Almodovar et son esthétique délirante. Sinon, vous risquez de vous demander ce que vous faites là.
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