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Picot Camille
21 août 2013

La nouvelle vie de Lady Thiefwine

Une petite note personnelle dans ce milieux de critique cinématographique.

Pour la deuxième fois de l'année, je fais mes cartons. Comme une fuite. Je fuis ce genre de femme que je ne veux pas devenir. La bonne, la meuf qu'on baise après sa journée de travail et qui devrait dire merci et se contenter de ça. Dans ma famille, les femmes sont des amazones. Elles parlent fort, critique à haute voix et tienne leur foyer sur leurs épaules. Mon arrière grand-mère virait elle-même les poivrots de son café, qu'elle gérait seule. Parfois elles sont un peu vulgaires, parfois elles parlent trop vite mais il n'est pas facile de leur mettre un harnais.

Ma mère se fait à l'idée que peut-être je ne suis pas faite pour vivre à deux. Tant pis. Je ne suis pas non plus faites pour être considérée comme inférieure. Alors j'ai fait mes cartons et j'ai fuis au fin fond du 18ème. Le quartier est moins chic que le 15ème mais moins faux, moins anesthésiant. Un quartier idéal pour les amazones modernes.

Et je suis redevenue moi-même. J'ai lu le livre de Galia Ackerman sur les Femens, des amazones des temps modernes elles aussi. Je ne suis pas forcement complètement d'accord avec leur moyen de dénonciation. Mais elles ont au moins le mérite de se bouger pour leurs idéaux. J'ai découvert les conditions de vies dramatiques des femmes en Ukraine. Avec toute la naïveté que je possède. Ce livre est agréable dans le sens où l'auteur garde un point de vu relativement objectif.

Ce que je reproche aux Femens c'est leur côté extrémiste. Surtout sur la religion. Je suis athée, je n'ai besoin de croire qu'en moi-même. Mais je conçoit que certains ont besoin de la foi. On ne peut pas interdire complètement ce qui est de l'ordre du privé. Cela impliquerait un contrôle total, ce qui n'est pas compatible avec une démocratie. Il faut trouver le juste milieux entre le privé et le public. A l'exemple de l'affaire de la crèche Babilou.

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Mais les Femen ont quand même le mérite de changer et d'innover un mode de contestation.

Je me suis remis à écouter la radio, l'absence de télé oblige. France inter tourne en boucle. J'ai découvert avec horreur qu'il repassait cette horrible émission qu'est A votre écoute coûte que coûte. J'aimais bien Zabou Breitman, mais ça c'était avant. J'adore par contre leur matinale de Vibrato (oui ma matinale ne commence qu'à 10h) à Ils changent le monde. Le tout en me gavant de thé.

Après les Femens, je suis passée à Oscar Wilde. D'Oscar je ne connais que Salomé. Et quelques grandes lignes de sa vie (citations, procès, portrait). Le livre est à peine fini. Il s'agit de la biographie écrite par Philippe Jullian, elle date de 1967 et cela se sent. L'écriture est un peu vieillote et pas toujours aisée à lire. Mais le personnage attire et questionne. Monsieur Wilde est très intelligent, adepte de la petite phrase et au fait d'un certain esthétisme. Son vrai succès tient plutôt de sa prestance en public que de ses écrits. En vulgarisant, on pourrait dire que Wilde serait aujourd'hui l'équivalent d'un présentateur télé à la langue bien pendue avec un sens aiguë de la provocation. On doit trouver cela dans l'espace télévisuel. Encore faut-il qu'il soit intelligent et  instruit.

La liberté de ne pouvoir penser qu'à soi. Lire tranquillement, faire le ménage des choses qu'on est seule à salir, ranger les choses qu'on est seule à déranger. De temps en temps n'avoir à penser qu'à soi, alors que pendant un an vous vous êtes efforcé de penser pour deux, pointe l'ennui ou un trop grand assortiment d'activité. Vous n'attendez personne. J'en profite peut-être un peu trop. Sortir vois mes amis, qui sont ceux aussi de l'ancien compagnon, ne me dis rien. Je suis en retraite. Jusqu'à ce que je change d'avis.

Pour finir cette note, j'ai vu Annie Hall de Woody Allen. Un parfait film de rupture. A la construction originale qui met déjà à l'honneur tout le personnage de Woody Allen et les thèmes qui lui sont cher.

Sur ce je m'en retourne à ma tasse de thé.

Cordialement.

 

Lady Thiefwine.

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