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Picot Camille
26 septembre 2013

Le Majordome

 

Hier soir j'avais ma soirée, et je me sentais d'humeur boudeuse. Inapte à la vie en société pour un soir. Mais voulant profiter de ma soirée. Je me suis mise en tête d'aller voir ce que le cinéma me proposait. L'idée de me retrouver dans une salle noir, enlaçant un pot de pop corn avec un film comme échappatoire, me semblait parfaitement indiquée.

Mon choix se portât sur Le Majordome de Lee Daniels avec Forest Withaker, parce que j'en avait entendu du bien et que le mood qui m'enveloppait correspondait bien à mon idée du film.

article_TheButler

Nous suivons Cecil Gaines, de son enfance dans les champs de cotons du Sud (dans un patelin, qui si ma mémoire est bonne, à la prétention de s'appeller Macon, passons) jusqu'à l'investiture d'Obama en 2008. Cecil Gaine n'est pas n'importe qui, son histoire est intéressante car il a été pendant sept présidences majordome à la Maison Blanche. On suit aussi Cecil dans sa famille, avec sa femme Gloria et ces deux fils. Le combat de L'aîné Louis pour l'égalités des droits.

J'ai été déçue. Le majordome n'est pas un mauvais film, loin de là. Mais je m'attendais à une prise de position plus ferme de la part de Lee Daniels.

D'abord sur le personnage de Cecil Baine. Je connais mal la carrière de Forest Withaker, mais son personnage m'a moins touché que les autres. Ce n'est pas tant la faute de l'acteur. Mais au final qu'est ce qui nous touche chez cet homme. Personnellement rien. Il n'a pas de cause à défendre comme son fils aîné, il n'a pas de problème à combattre comme la solitude et l'alcoolisme qui touche sa femme Gloria, il n'a même pas un regard un peu objectif comme son collègue de travail. Cecil Gaine est un homme heureux, simple, il a sa maison, sa famille qu'il délaisse pour aller bosser, pas de rêve et un rapport à l'argent d'un capitalisme primal. Bref un homme ordinaire. Ni bon, ni mauvais. Par contre, pour moi, carrément chiant.

J'ai été beaucoup plus touchée par Gloria. La femme de Cecil, jouée par la magnifique Oprah Winfrey. Cette scène où elle est ivre, elle empeste le gin dans son déshabillé rouge, maquillage à la truelle, faux-cil qui se fait la malle et qu'elle parle. Elle dit à son mari, ce qu'elle a sur le cœur alors qu'il fait semblant de dormir. Elle parle en se remettant du rouge, et encore du rouge qur ces lèvres. Comme si on finirait pas cacher le pourri qui ne va pas. Elle est dans la lumière de sa coiffeuse, on ne la voie que par son reflet dans le miroir. Elle y est à la fois laide et belle, forte et fragile. Cecil est allongé, tourné vers les ténèbres. Hermétique. Cette scène est une des rares du film qui me semble vraiment construite. Sans trop d'effets de style ou, à l'inverse, sans plan bateau.

Car à l'image, je reste persuadé que le résultat aurai pu être mieux. On inculque à Cecil dès son plus jeune âge à être invisible. Il y aurait pu avoir une vrai réflexion sur l'invisibilité de ces hommes noirs aux mains gantés de blanc (la encore ont pourrait élargir la discussion sur les couleurs). A un moment je l'ai vu, durant un plan sur un des présidents qui parle politique, on a la mains ganté de Cecil qui s'affaire à poser la serviette, la tasse de café. Je ne sais pas comment on aurait pu le mettre en œuvre mais ça aurai été intéressant que, comme les serviteurs de La Bête et de la Belle (dont l'adaptation de Cocteau est ressortie hier!!!!) ils soit vraiment invisible aux habitants et visiteur de la maison. Après je ne sais pas comment on aurait pu mettre le truc en place. Cadrer plus sur le mains, filmer ces hommes comme s'ils faisent partis du décors. Ou alors prendre le partie inverse. Ne montrer qu'eux, comme étant la charpente qui soutient la Maison Blanche. Je ne sais pas. Mais j'aurais aimé qu'il y est un parti pris plus convaincant.

Quant au message sur l'égalité des droits. Lee Daniels donne assez de point de vue pour ne pas tomber dans le cliché. Chaque personnage à son avis, avec plus où moins de différence. Mais il n'y a pas de bons ou de méchants, mais pas mal de brutes. Les scènes de violence sont assez marquante, car elles ont un côté quotidien. Cela pourrait arriver près de chez vous. Un chien qui s'approche en montrant les dents, un jet de café au visage. Rien que de l'ordinaire. Pas de flingue ou de bombes qui distancerai la chose.


En conclusion, Le Majordome est un film honnête. Bien mais qui aurait pu nous emmener plus loin avec juste quelques prises de positions. A voir mais pas nécessairement.

PS: est-ce qu'il y a aussi des gens qui trouvent que le port de plateau de Forest Withaker est aussi un peu bancal?

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Commentaires
L
“Au service de sept présidents, il a traversé trente ans d’histoire”. <br /> <br /> Voici le slogan policé placardé sur l’affiche de sortie du film “Le Majordome”, en tout cas en France.<br /> <br /> Car, une fois n’est pas coutume, les affiches de teasing américaines sont bien plus engagées (et aussi plus réussies selon moi).<br /> <br /> Pour lire la critique de l'affiche du Majordome, c'est par ici http://www.lecritiquedepub.com/majordome/
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