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Picot Camille
30 janvier 2014

8 Femmes

Malgré une production importante, je connais mal François Ozon, j'avais vu Potiche, Dans la Maison et surtout Jeune & Jolie dont je vous avait fait une note ici. Mais jamais 8 Femmes. Pourtant on m'en avait souvent parlé et l'esthétique, les chansons avaient tout pour m'attirer. Le mal est désormais réparé.

8 Femmes se retrouvent emprisonnée par la neige dans une belle maison bourgeoise avec le cadavre du maître de maison. Femme, soeur, filles, bonnes, belle-mère et belle-soeur, laquelle a pu planter un couteau dans le dos à Marcel?

8

Pour faire vite et vulgariser, on pourrait dire que c'est Demy chez Cluedo.

J'ai aimé les décors somptueux, le soin apporter aux costumes, les différents portraits de femme, chacune avec un caractère bien trempé.

Mais il y a quelque chose qui m'a gêné. Une sorte d'hystérie notable dans un certain cinéma français. J'appelle ça le "syndrome Tanguy" car c'est durant ce film d'Etienne Chatiliez que ça m'avais frappé. Vous avez une situation de base qui donne lieu à plusieurs de péripéties, faire partir un adulescent dans Tanguy, trouver le meurtrier dans 8 Femmes. Les péripéties s'enchaînent, d'abord amusantes, simples et il y a un moment où ça part simplement en couille. Où les personnages deviennent hystériques, faisant des choix qui sont très très loin de n'importe quelle forme de raison. Exemple Tanguy, la mère qui couche avec un étudiant. C'est complètement stupide que cette femme qui aime son mari, dont l'objectif est seulement de virer son fils de chez elle couche avec un étudiant, alors qu'on voit clairement qu'elle n'en a pas envie. Et ça ce n'est que le premier pas de la longue et profonde descente dans le grand n'importe quoi qu'est la fin de ce film. Et bien 8 Femmes flirte avec ça. Mais Dans la Maison aussi.

Je pense que ce n'est pas une mauvaise volonté des réalisateurs. Si on doit faire un parallèle avec l'hystérie, je dirais que c'est comme l'expression d'un trouble inconscient qui se manifeste de façon excessive. Hystérie n. f. Névrose caractérisée par des troubles divers de la sensibilité (Larousse de Poche, 1954). Il me semble que c'est une caractéristique purement française.Je n'est pas l'impression d'être aussi ennuyé devant un personnage hystérique dans un film américain ou asiatique. Même dans le cinéma d'Almodovar, qui en est pourtant blindé, ça ne me parait pas affligeant. En parlant avec le BFF, qui a plutôt aimé le film, j'ai compris que ce qui me dérange vraiment dans cette hystérie française c'est le regard qu'elle porte sur elle-même. Ce n'est pas le cas de tout les films bien entendu mais c'est relativement général. "Regardez-moi je suis dingue, je fais des trucs de fou et je m'en tape, mais regardez-moi!" Le problème ne vient pas à mon avis des acteurs ou de leurs personnages mais vraiment du réalisateur. "JE brise les règles, JE suis trop trash underground ect". Pour vulgariser, c'est comme l'histoire de la culture appliqué à la tartine de confiture. Ici c'est l'histoire de choquer dans un appartement Haussmannien du 8ème arrondissement. Pas de quoi casser trois pattes à un canard.

C'est un fait avéré selon moi, prenez une meuf qui se prend un rail de coke, si vous filmez ça comme si elle se passait du déo, c'est d'autant plus violent car juger comme quotidien que si vous en faites des caisses sur "oh mon dieu, elle se drogue, c'est une bad girl olala!"

J'ai aimé 8 Femmes pour son côté ovni, pour son casting superbe, pour ces portraits de femmes qui luttent avec la vie, pour l'ambiance 50's tout en détail (porte-cigarette, soutien-gorge obus, dessous chic etc), le décor (le choix des couleurs, ce vert et ce rouge qui me rappelle directement Vertigo d'Hitchcock). J'ai détesté les chansons, mal choisie, mal interprétée (c'est une règle générale de chanter dans un arrosoir?), mal placée. Et ce coté m'as-tu-vu et malsain, qui est pour moi une recherche raté d'une certaine trashitude bourgeoise, du réalisateur que je ne digère pas dans ce film. Définitivement pas.

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